il faudrait

il faudrait que le vent
poussant les montagnes
et les grands icebergs
bâtisse le couloir
d'un passage abrité

il faudrait que la main
saluant comme une feuille
emporte avec elle
la pensée vers le ciel
dans un infini tournoiement

il faudrait qu’un sourire
pose du bleu sur le gris
venant calmer à point
les ardeurs opiniâtres
des accents aigus

il faudrait étreindre les arbres
pour que leur frémissement
nous parcourant le corps
nos pieds prennent racine
dans l’histoire du monde

il faudrait brûler les regrets
dans un grand feu de joie
pour que chaque crépitement
signe une victoire nouvelle
sur la fatalité

il faudrait que nos doigts
enfin rejoints créent
l'invincible lumière
empêchant la nuit
d'étendre son manteau

Finaliste du Diplôme d'Honneur - Concours Europoésie-Unicef 2023

Texte: Luc Fayard
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier