l’iguane une âme
qui sait
ici tout est différent
tout respire autrement
dans ces îles capricieuses
la mer n’est pas un gouffre amer
mais une vasque de coraux
où se trémoussent des poissons bleus
plus loin sur la côte
la terre exhibe fièrement
ses orgues basaltiques
et là-bas sur la ligne verte
les surfeurs s’égaient en pirouettes
le coco à coque dure
tombe avec un bruit mat
sur le sable de la plage
la voile est un tamis
où l’on se niche
entre le ciel et l’eau
où l’on se niche
entre le ciel et l’eau
au soleil de l’ile papillon
nos yeux se sont plissés
nos peaux couvertes d’écailles
nous sommes redevenus tortues
nos cœurs battent lentement
ici pour un instant
le temps a posé ses fardeaux