quand la mer frustrée de ses va-et-vient
aura stoppé d’inutiles marées
quand les sourires se seront lassés
d’avoir créé ce monde vide et plein
quand la fin de l’amour aura tendu
son manteau ouaté sur les âmes nues
quand la poussière suspendue en l’air
aura révélé de nouveaux mystères
quand la course du ciel sera courbée
par le poids des remords et des regrets
quand les nuages auront dit au monde
voici l’ultime ronde vagabonde
quand les collines là-bas et les monts
auront tourné leurs obliques rayons
vers d’autres esprits objets et regards
que ceux des hommes lisses et hagards
je me tairai mes mots n’auront plus d’âge
ni mon cœur ni mon âme de courage
peut-être alors rompant le non-dit
tintera le chant d’un nouvel héraut
prolongeant son air d’écho en écho
comme un son de renaissance inédit
encouragé par lui on pourra
relancer la course des nuages
faire retomber poussière et vent
redresser la tête des montagnes
libérer le ciel en mouvement
caresser la mer et son tangage
et c’est ainsi que nait la nouvelle ère
abrupte qui renverse les chimères