tout ce qui existe
est là-bas présent
derrière la haie
caché mais vivant
il faut y aller
quitte à s’écorcher
ôter ce qui gêne
à coups d’oxygène
et quand on y est
tout a permuté
rien n’est révélé naturellement
tout évolue dans un temps progressif
vivre n’est qu’un glissement agressif
de l’ombre des réalités des gens
il faut imaginer ce qui sera
rien ne reste figé ci et là
enseveli pêle-mêle
dans un passé poubelle
je hais les haies
elles sont partout
devant derrière
sur les côtés
la vie est un enclos de reclus
il faudrait être singe ou kangourou
quand on est limace ou serpent
il faudrait être gourou
quand on est mouton
bêlant ses reproches et ses regrets
sa malvoyance et ses fragilités
l’homme est un animal qui pleure
cloitré il ne saura jamais
son talent pour l’éternité
dans le grand tintamarre des heures
je voudrais être un grand oiseau
volant sur les arbres les eaux
les petitesses les soupçons
vers l’hypnotisant horizon
toujours plus loin toujours plus fort
comme sont la vie et la mort