je vois le bonheur fuyant
devant mon cœur sans un cri
fantomatique zombie
calme serpent ondulant
je le sens tout proche là
tapi dans l’ombre sans œuvre
onctueux comme une pieuvre
gros bouddha sibyllin las
il disparaît prestement
avant que je ne l’attrape
fin caméléon satrape
anguille dans le courant
l’impie cruel va tanguer
comme un essaim d’alouettes
dessinant la silhouette
d’une ombre secrète et gaie
ce pur bonheur à portée
se dérobe sous mes doigts
enfantant des tourments froids
infiniment immergés
comme le vent comme l’eau
comme cette chanson triste
pleurée en mer anarchiste
par mille fonds abyssaux