afghane

muette et souriante
ses yeux me parlèrent
ils me dirent
n’aies pas peur tu peux me regarder
et elle souleva légèrement son voile
la main ouverte comme une offrande

je suis la femme et l’argent
je suis la richesse et la pauvreté
je suis l'amour et son objet
je suis l’extérieur et le fond de toute chose

aux portes du désert de thar
je suis la jeune mariée
qu’on dit soumise et qui sait son pouvoir
je ne parle pas
mais tous les désirs du monde sont en moi

mon mari est d’accord
tu peux me mettre sur ta photo
mais pas lui
il est fier de me montrer mais c'est un homme
un descendant de guerriers
personne ne peut lui voler son image

il ne se rend pas compte
j’ai plusieurs kilos sur le dos
c’est lourd
admire je te prie
tous ces bijoux m’appartiennent 
et les broderies
c’est moi qui les ai créées
toute notre fortune la voici
c’est moi qui la porte
chez nous les maisons ne ferment pas à clé
il ne faut rien y laisser quand on sort
alors on emmène tout sur soi
je suis le coffre-fort et la beauté

et elle me supplia
s''il te plaît oublie les bijoux un instant
plonge au fond de mes yeux
tu y verras des choses que je ne dirai jamais
regarde bien

puis elle s'en alla
à quelques pas derrière son homme

sous l’auspice des rêves

sous l’auspice des rêves une image s’est figée
soutenue par l’imberbe inconscience
étincelante et réelle entrechoquée
d’un baiser léger porcelaine et faïence

elle a fleuri comme une aube en provence
couleurs d’explosion d’amour inviolé
jamais ne fut plus ingénieuse essence
quand l’aurore absolue l'a balayé

erreur 404 rap du zap

Dès l'aub’, j'me dop’ radio, nouveau, tout beau, tout faux. Dodo.
Métro, je sors mon wap,  l’Nasqaq rame à Bourso. Bobo.
Bureau, je tchatt’, merveille, mais v’la qu’j'm'emmêle les mails. Mireille.
A la cafét, 'amphét, mais j'cal’ sur internet. Pas net.
Alors, râleur, j'repars dar’-dare à mon écran. A cran.
Je hache H-T-T-P, j'déroul’ mes U-R-L. Colère.
Pause, Echap, surfe à donf les maxi sites de gonz. En bronze.
J'divague hyperrelax dans le divin DivX. XX.
L'metamoteur s'emballe, embrouill’ ses fils de news. Ca m'rouille.
Hypno, gogol pas cool les hits de mon google. La gueule.
Je péte mon G-P-S, je fum' l'U-M-T-S. Détresse.
Je frapp' sur le clavier, j'essaim' mes S-M-S. OS.
Et sur les dix pt'it’ touch’, vl'a que ça touss' chez Bluetooth. Pas touche.
Je zipp mes fil’, je jazz’, trop d’meg, j'suis overflow. A l'eau.
Je tress' des spams, je hacke, wifi, je bittorrente. L’étreinte.
Y’a trop de blogs sur l'web, y’a trop de RSS. Qu’ça cesse.
L’amour l’amour c’est quand c’est où Je rentr’ chez moi. L’émoi
J’mendors sur mes pixels et là ça s’brouille d’enfer. Colère.

(Refrain)
Je rapp’, je zapp’, je wapp’, tu vois, en v'la d'l'info. Tout faux
Tu sais Mireille, j'sais plus quoi fair’ sur Planèt’ Terre. De l’air
Erreur 404, l'âm’ que vous pensiez trouver
N’existe plus ici ou bien s’est déplacée
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier