enfer

le corps est prégnant
jamais l'âme ne pourra s'envoler
l'homme est lourd de chair
et quand il veut rêver
il se voudrait léger dans l'air
mais il a mal aux dents

il se plaint œil vide dos voûté
j'ai perdu dit-il la grâce de l'enfance
oublié la puissance du silence
l'homme ne s'écoute même plus
il ne fait que bouger se gratter
comme si sa pensée pouvait se lessiver
d'un coup d'ongle négligent

créature du paradoxe et du soupir
filandre perdue dans l'infini successif
il se tait les mots ne servent à rien

nous voici blêmes et bleus
sans bouée de sauvetage
dans l'océan du non dit du non partage

l'enfer c'est cela
se contenter d'une telle vanité
sans pouvoir rire ni pleurer
sans même avoir peur
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier