le coeur est une porte qui bat

le cœur est une porte qui bat
claquant comme un fouet
tout y passe sans filtre
la tristesse et les tempêtes
la souffrance et les sourires
les peaux qu’on voudrait caresser
les visages qui fuient

parfois à côté d’elle
une fenêtre s’ouvre
sur des nuages contrariés
l’ombre pieuvre étend son manteau long
sur les cris et les questions

il faudrait parler parler
mais les mots aussi mentent
et pas seulement l’âme
il faudrait se taire 
se regarder en silence
sourire quoiqu’il arrive
il faudrait s’envoler
imaginer se voir de là-haut
pixel parmi les pixels
puis zoomer jusqu’à la peau
plus profond encore
entendre et voir à l’intérieur 
le cœur cognant à toute heure
pulsion incompressible 
moteur irrésistible
pour qui pourquoi tape-t-il si fort

peut-être pour nous faire saisir
deux lois fatales de la vie
il faut se nourrir de ses malheurs secrets
il est impossible de vivre sans regrets
alors guidé par ces parapets gris
bordeurs de chemins incertains
lorsque se fermeront les rives de la nuit
épuisés mais sereins
nous verrons dans la folle ronde
la porte restée entrouverte
une dernière fois offerte
au passage entre deux mondes
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier