fureur
mal de vivre
vieillir
se taire
ruminer
si peu d’envies
rien à croire
et puis
revivre
tout à coup
ciel auroral bariolé
phrase ciselée
regard bleu du désert
se dire
qu’on n’est pas encore mort
renaître
au coin d’un bord de mer salée
descendue si loin
déshabillant grèves et rochers
sous un ciel à étages
d’une infinité de gris
crise narcissique totale
tous ces gens
ces lieux
ces objets
ces idées
sans intérêt
ni passion
ni avenir
prégnance de la banalité
parole libérée
parole parasite
parole inutile
je voudrais du silence
longtemps
longtemps
se taire
ne pas se plaindre surtout
faire semblant de sourire
que personne ne sache
que la peine se cache
et puis
continuer de rêver
se perdre dans les sens et l’indicible
chercher partout la beauté
trouver ce qui surnage
un tout petit bleu
dans la vie grise
se dire
que ce n’est pas encore fini