il se dilue se déforme
le temps coule chaotique
dégoulinant d’une montre molle
le soleil sourit satisfait
comme un projecteur de cinéma
seuls les oiseaux chantent
profitant du vide absolu
laissé par nos âmes statues
l’angoisse plane
on se croit malade
on n’est que pantin pitoyable
on ne rit plus c’est indécent
le monde entier oublie ses gestes tendres
transformé en robot appliqué
on s’en souviendra forcément
de ces gens croisés
la tête basse sur le côté
craignant le miasme errant
de ces frôlements évités
de ces embrassades retenues
la mémoire mise à nue
le monde entier ne baise plus
pas prononcé pas pensé pas fait
le mot amour effacé de nos écrans
quand la vie reviendra
on ne saura plus quoi se dire
on sera niais et gras
le sourire béat
j’irai pleurer dans la rue bondée
cherchant un visage à caresser
mais on fuira le pestiféré
je crierai vous avez oublié la respiration
maintenant il est trop tard le mal est fait
ce n’est pas la maladie qui a gagné
ce n’est pas le virus qui vous a tué
vous individu société nation
c’est le manque d’ambition