disco

en ce temps-là
on s’habillait en couleur
la musique était folle
tout était possible
le sexe le bruit la nuit
les gens dansaient
des heures en transe
dans les discothèques
au petit matin
on riait encore
de ses accoutrements
pattes d’eph et coiffure afro
c'était le temps du disco

contes

dans un pays
de montagne et d’eau
vivaient des animaux étranges
à moitié transparents
doués de langage
et d’émotion
ils savaient dessiner
sur les rochers de grès
et racontaient des contes
doux et colorés
aux enfants curieux
qui venaient près d’eux

entrer dans l'eau

l’entrée dans l’eau de mer
surtout quand elle est fraîche
est un rituel très personnel
on y va franchement
ou bien en sautillant
ici on plonge d’emblée
là on s’accroupit
c’est un défilé de gestes
mimiques postures
pour que s’accordent les fluides
il y a tous les cris
toutes les nages
tous les âges
le bain c’est la vie

envol

le souffle du vent
secouant fleurs et plantes
le ruissellement de l’eau
sur la mousse des pierres
un mini-cyclone
sur un jardin secret
des fils qui s’emmêlent
en se tortillant
et la lumière blanche
qui sert de support
à l’envoûtement
de ce fin tourbillon

ovale

galets huîtres glands
formes ovales
couleurs joyeuses
tout est pêlemêle
dehors dedans
comme l’esprit à la fête
les hypothèses de vie
les promesses à tenir
les chemins à choisir
pour assembler au mieux
les éclats du bonheur

quelque part

sur la terre
sur une autre planète
quelque part
dans l’univers
existe un pays
troué de lumière bleue
où les rêves surnagent
comme des échappées
où les herbes se troublent
par les pensées
où le sol se vallonne
de recoins secrets
un pays qui m’appelle
et que je ne puis rejoindre

sous les ponts

sous les ponts
coule toujours la Seine
et les amours racontent
les mêmes histoires
les quais symbolisent
les soupirs des rencontres
l’éternité de l’âme
et les émotions du poète
devant l’eau qui court
emblème oxymore
de la présence éphémère

madeleines

la maison fait penser
aux madeleines de Proust
exhalant un passé
teinté de mystère
et de failles de scénario
ici et là dans l’histoire
le feu des souvenirs
se mélange au miroir
du présent recomposé
qui sommes-nous
dans l’aller-retour constant
de la mémoire trouée

rouleaux

les rouleaux se déroulent
l’écume fume
les vagues divaguent
les bleus marins
embrassent le ciel
accueillent le vent
la côte regarde étonnée
ce spectacle quotidien
de force et de bruit
la mer sauvage et fière
que l’homme toujours
voudra dompter

pommiers

ici l’herbe est grasse
et le vert plus vert
qu’ailleurs
dans l’air se répand
l’odeur sucrée
de pommiers en fleurs
le ciel se décline
en nuances spéciales
penchées vers la terre
au bout de la plaine 
il y a toujours une haie
qui t’invite à rêver
et oublier ta peine

Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier