parvis

les cloches sonnent solennelles 
pendant que les enfants courent 
sur le parvis gris de la cathédrale 
elles aimeraient bien retenir 
la horde de gamins insolents
mais ils fuient la place en riant 

sur le parvis gris 
tout en haut des marches blanches 
il ne reste qu'une interrogation 
le souvenir sautillant de leurs cris 
tandis que le gong gras et lourd 
dissout inexorablement 
le cristal fini de leur rire

larme et scintillement

une larme scintille
sur ta joue
un peu de toi
s’échappe
tes yeux fermés
sur nous
me happent
tes yeux de faon
me lappent
tes cheveux de lune
m'enivrent
cette façon
de ne rien dire
me hante
ma main libère
l’eau fraîche
de ton rire
je viens au creux
de ta douceur
je meurs un peu
dans tes bras


indienne

à la façon dont elle vient vers toi 
tu ne respires plus 
les yeux verts et la voix chantante 
elle danse en marchant 
sombre pure et directe 
elle sourit de tout son corps 
et quand elle te regarde franchement 
tu ne peux pas mentir 

un enfant accourt 
elle l'enserre dans ses bras 
il s'y pelotonne les yeux fermés 
et ronronne de plaisir 
sa main le couve royale 

tout est couleur sur elle 
tout est douceur en elle 
elle est le chant des oiseaux 
le bruissement des palmes 
le miel de la papaye 
elle est la lenteur du temps 
le balancement de la mer

un dernier sourire 
la tête penchée 
elle part en glissant dans un rêve 
et toi longtemps après que l'ombre vaporeuse 
d'une femme voilée douce calme et joyeuse 
se soit évanouie de la chaleur humide 
tu garderas en toi cette entrevue numide 
vertige surpris de paix lumière et de vie 
miracle précieux d'une apparition bénie
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier