appel du vent

quand le vent des arbres et des champs
glissant par la fenêtre ouverte
se frotte à toi sans préambule
quand les mésanges piaillent
sous la bourrasque ébouriffante
quand le ciel te salue solennel
dans un nuage de feuilles alanguies
mourant en jouant

alors fou d'amour et d'orgueil
tu rêves d'union aux forces vivantes
tu embrasses l'air bourru
dans les hauteurs paresseuses

tu voudrais que l'esprit
expire un souffle vert
tu serais cet oiseau décidé
qui rit sans savoir où il va

mais la caresse a fui
virgule distraite
la nature immobile se tait
tout n'est plus que décor

en soupirant tu fermes la fenêtre
une fois de plus lourd indécis
tu ne t’es pas envolé
il aurait pourtant suffi de presque rien

suivre le sillon d'une larme
guetter l'effluve à paraître 
sur la nervure cambrée d'un tourbillon vivant
tendre les bras vers le ciel aspirant

mais qui sait un jour peut-être
tu ne resteras pas insensible à l’appel du vent

Les Ambésis 25 octobre 2013-6 décembre 2015
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier