petite fille rieuse

une petite fille rieuse aux yeux sérieux
découvre un monde de magie
peuplé de géants bourrus et vieux
qui lui font guili guili

cet ange sans malice
retourne comme une crêpe l'âme et ses défenses
elle en fait un calice
d'odeurs nouvelles et de nouveaux sens

elle est là
et le monde perd sa bedaine
halleluia 
chantent les fées lilliput et les grosses marraines

au cœur fatigué
ton cœur fait boum boum boum boum
aux yeux désabusés
tes yeux tchoubidou bidou dou

pourvu que ça duuuuuure
ce rire pur cette vie angélique
que tu oublieras plus tard dans la verdure
tic tac tic tac des horloges mélancoliques

c'est ainsi tu ne sauras même pas
que tu fus un ange
alors ici sérieux comme un pape je scelle cette vérité pour toi
et tes parents un jour s'ils le veulent te diront ma louange

le bonheur cristallin
que tu donnes
l'infarctus opalin
dans nos vies brouillonnes

lac chant murmure
silence cri sourire douceur
beauté absolue armure
bonheur pur bonheur

Versailles 23 décembre 2011

bel archipel

La première île est grande et majestueuse
Du haut de ses collines luxuriantes
Elle contemple la mer et le monde
D’un cœur empreint de compassion
Les anses de ses abris
Sont multiples et cachées
Elles murmurent :
Seuls sont ici protégés
Ceux qui ont soif d’aventure
Et faim des autres
Du bout de l’horizon, on y vient
S’y rafraîchir à l’eau pure de ses sources

La deuxième île est plus petite
Mais tout aussi fière
Un sable blond et doux la déborde gaiement
Elle ouvre ses bras en souriant
Et vous invite à la douceur
Si la mer est calme dans ses baies
Parfois le vent siffle
Aux cimes de ses arbres
Quelques rochers épars la protègent
Ils disent en fronçant les sourcils :
Voici un pays nouveau
Qui aime l’eau
La boire et la donner
A qui sait la goûter

La troisième île est gracile et forte
Les arbres songeurs y penchent un peu la tête
Comme pour vous saluer en passant
Mille sentiers odorants
Y serpentent en flânant
Le vent porte les sons variés
D’un monde habité de désirs
On y parle des langues musicales
Ses côtes escarpées avancent loin
Comme si elles voulaient fendre la mer
Elles inventent des formes nouvelles
C’est une figure de proue
Une cathédrale

La dernière île a surgi après les autres
Plus jeune elle est plus vive
Tout y pousse en tout sens
C’est une jungle heureuse
Qui souffle la vigueur et la joie
Elle aime le soleil et craint la nuit
Quand tout se cache et se tait
Alors, en guettant le jour qui vient
Elle dit : Je suis la vie, je suis la flèche
Je suis le début d’un autre monde
J’enfanterai des îles et des îlots
Où tout sera clair et beau
Et on la croit ma petite île

Les quatre îles de l’archipel
Sont baignées de la même mer
Nourries de la même terre
Sang du même sang
Elles sont des âmes belles et fières
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier