de l’audace

- Un matin, dans l’ascenseur, appuyer sur un autre bouton que celui de son bureau.
- Votre patron : « Puis-je vous parler ? » - Vous : « Non ».
- Porter des chaussettes rouges une fois de temps en temps, sans que personne ne le sache.
- Dans la rue, croiser quelqu’un au hasard et lui sourire franchement.
- Apprendre le solfège et le chinois en même temps.
- « Pendant que des mortels, la multitude vile » : Baudelaire n’a pas toujours raison.
- Regarder son enfant droit dans les yeux, lui poser doucement la main sur le bras et lui dire : « Je t’aime ».
- A la piscine, sauter pour la première fois de sa vie du plongeoir de 10 mètres (on a le droit de fermer les yeux).
- Lire « Les Confessions » de Saint-Augustin en pensant à sa propre mort, qui viendra, forcément, un jour, c’est tout à fait sûr … Mais quand ?
- Arrêter définitivement son blog, sans prévenir.
- Pendant une heure, ne dire que ce qu’on pense, vraiment, sans faire de tort à personne (mais que pense-t-on vraiment ?).
- Alterner avec : se taire le plus longtemps possible, alors qu’on a furieusement envie de parler.
- Supprimer un rendez-vous important, sortir, marcher (*)
- Un soir, pour une fois, écouter ses amis avec un cœur pur (très dur mais possible).
- Lire un poème nouveau par jour, il n’y a quand même pas que Baudelaire, merde.
- Dans la rue, chanter doucement, longtemps, en balançant les bras.
- Le téléphone sonne : tant pis.
- Laisser un autre faire ce qu’on a très envie de faire, alors qu’on pense qu’on le fera mieux que lui et plus vite (c’est valable pour ses enfants).
- Pleurer quand il le faut, il le faut.
- Écrire avec un stylo, de temps en temps.
- La mer est-elle toujours là ? Allez vérifier (*).
- Penser l’infini, régulièrement.

(*)il n’y a pas de rendez-vous important).
(**) la réponse est oui mais allez-y quand même, on ne sait jamais.

oublier l'amour

l'amour fuit sur les lacs
l'automne est dense et gris
le vent soupire et rit
de ta vie tout en vrac

tu marches vers le trou
sans laisser de trace
ton âme lourde embrasse
la mort de l'orgueil fou

les femmes que tu aimes
ont perdu leur regard
elles vont au hasard
perdues dans leur bohème

l'amour s'en est allé
rêver sous d'autres cieux
sourire à d'autres dieux
participe passé

voici que tu regrettes
les filles alanguies
qui te rendaient groggy
sur de molles banquettes

mais le temps reste sourd
bonhomme il te faut vivre
encore libre et rire
et oublier l'amour
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier